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  • Cécile Guéret

Interview de Serge Hefez : On ne naît pas fille ou garçon, on le devient"


Responsable de l’unité de thérapie familiale et de l’adolescent à l’hôpital de la Pitié-Salpêtrière, à Paris, le psychiatre et psychanalyste Serge Hefez vient de publier Le Nouvel Ordre sexuel, pourquoi devient-on fille ou garçon ? (Kero). Dans cet essai, il dénonce une confusion des idées à propos de la différence des sexes et analyse les peurs sous-tendant les interrogations actuelles sur le couple, la famille et l’éducation.

Psychologies : Vous écrivez que le genre masculin ou féminin n’est pas déterminé à la naissance. Pouvez-vous nous expliquer cela ?

Serge Hefez : Malgré notre sexe biologique, on ne naît pas fille ou garçon, on le devient. Nous sommes en effet, dès la naissance, bombardés de prescriptions psychosociales qui nous indiquent notre genre. Par exemple, les deux sont en adéquation lorsque, en plus d’un pénis, un homme a des identifications masculines et une façon d’habiter son corps et son esprit conformes à ce que la culture désigne comme étant masculin. Pour la psychanalyse, les enfants sont assignés à un genre avant de comprendre la différence des sexes. Des milliers d’expériences prouvent ainsi que nous les portons, les allaitons et leur parlons différemment selon qu’ils sont garçons ou filles. Vers 18 mois-2 ans, les enfants comprennent qu’ils ont un sexe et font le lien avec ce que leur entourage attend d’eux. Jusqu’à 4 ou 5 ans, cela reste d’ailleurs assez instable : les garçons continuent à penser que leur pénis pourrait tomber ; et les filles, qu’il pourrait pousser.

Les enfants sont donc conditionnés à être garçon ou fille ?

S.H. : Plus que cela, les petits garçons sont amputés de leur part dite féminine, et les filles, de leur part dite masculine. (...)

Retrouvez l'intégralité de l'enquête sur psychologies.com, ici.

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