Je suis bouleversée par l'incroyable quantité de messages qui déboulent avec le hastag #JeSuisVictime. In-croyable, impossible à croire, tant il s'agit de l'innommable, de l'indicible, mais surtout de l'inentendable. Car, même quand les victimes parlent, elles sont si peu entendues.
Il nous faut pourtant avoir le courage de les entendre.
Plus de 156 000 mineurs sont victimes de viol ou de tentatives de viol chaque année en France (chiffres largement sous estimés) Andréa Bescond dit "deux enfants par classe". Deux enfants par classe. Dans tous les milieux, toutes les regions de France : deux enfants par classe.
Derrière ces chiffres, il y a des nourrissons, des enfants, des très jeunes, filles et garçons L'horreur. L'horreur des actes qu'il faut avoir le courage de regarder en face, des détails qu'il faut entendre, pour ne plus se réfugier derrière des euphémismes. L'enfer des menaces, de l’emprise psychologique, de l’incompréhension qui rend fou, du silence qui emmure. Un enfer qui poisse, un enfer qui hante, un enfer qui salit, et dont personne ne voudrait jamais avoir à être ni la victime, ni le témoin, ni le confident.
Il nous faut pourtant avoir le courage de les entendre. Il nous faut avoir le courage de les croire et de les défendre.