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Enquête : L'altruisme, c'est pas si facile


Nous aimerions tous être gentils, prévenants, généreux. Et pourtant. Que ce soit pour aider les SDF ou les réfugiés, soyons francs : nous ne faisons pas tous autant que nous le pourrions. Comment expliquer cet écart entre l’envie et l’action ? Pour la septième édition de la Journée de la gentillesse, le 13 novembre, nous avons aussi voulu explorer notre côté sombre.

Scène de la vie quotidienne à la rédaction. Les tentes des réfugiés s’accumulent sous le métro aérien, à quelques dizaines de mètres du bureau. « On fait quoi ? Une collecte ? Une enquête ? Sous quel angle ? » Silence. En ce début de mois de juin, nous manquons d’inspiration. Gênés, coupables, nous reprenons les affaires courantes, une urgence en chassant une autre. Deux mois plus tard, je m’apprête à écrire le traditionnel « article spécial Journée de la gentillesse ». Six ans que nous prêchons la bienveillance, la solidarité, la générosité. Six ans que nous relayons les nombreuses recherches en psychologie, en neurosciences et en philosophie qui prouvent que l’homme est altruiste avant d’être égoïste. Et que nous nous réjouissons de contredire ce bruit de fond déprimant qui ne parle que d’agressivité, de repli sur soi, jetant aux oubliettes l’immense banalité du bien dont sont tissées nos vies quotidiennes.

Entre culpabilité et impuissance

Sauf que cette année je suis scotchée. Engluée dans les reportages relatant la tragédie des migrants. Ils sont des milliers à s’échouer sur les barbelés de l’Europe, jusqu’aux trottoirs de nos villes, rejoignant la cohorte de l’extrême dénuement. Impossible de me mettre à mon article, impossible non plus de me rendre utile. Je passe des heures sur le Net, la boule au ventre. Qu’est-ce qui a changé ? Je l’avoue honteusement : la découverte, le 27 août, de soixante et onze corps dans un camion frigorifique abandonné sur le bord d’une autoroute, en Autriche. Envie de vomir. La photo d’Aylan, garçon syrien de 3 ans dont le corps s’est échoué le 2 septembre sur une plage turque. Torrent de larmes. Avant, certainement, je n’avais pas voulu voir. Pour autant, le résultat est le même : je ne bouge pas. Ah, si : pour me soulager, j’écris un article sur le blog de la rédaction. La belle affaire.

Autour de moi, nombreux sont ceux qui partagent cet empêtrement fait de culpabilité, de honte, de sentiment d’impuissance. « Cela ne me ressemble pas, me livre Élisabeth, 60 ans. J’ai toujours beaucoup aidé, y compris en hébergeant des enfants. Aujourd’hui, je suis dans un no man’s land qui m’embarrasse. » Comment comprendre ce malaise, ce « truc » qui, malgré nous, nous fige au moment même où nous aimerions faire preuve de solidarité ? Car entre la vision idéale que nous avons de nous-mêmes – ce que nous affichons sur les réseaux sociaux ou dans les discussions entre amis – et nos actions, il y a parfois un grand vide. (...)

Sommaire

  • Entre culpabilité et impuissance

  • Paralysés par la détresse

  • Nous craignons de ne pas faire le bon choix

  • Nous avons peur d’aimer l’autre

  • Nous nous sentons démunis

  • Nous avons tous des blessures

  • De la chaleur humaine pour passer à l'action

  • L'héroïsme des petits gestes

Retrouvez l'enquête dans son intégralité sur psychologies.com, ici.

Ainsi que les témoignages de :

  • Pierre, 46 ans, qui a accueilli une famille de réfugiés.

  • Madeleine, 34 ans, qui aimerait accueillir des réfugiés chez elle.

Vous aimeriez vous engager, mais vous ne savez pas comment ? Retrouvez notre "Guide pratique de l'engagement".

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