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  • Cécile Guéret

Interview de Nicole Prieur : « Trop s’excuser met les enfants en insécurité »


Perte d’autorité, culpabilité croissante, tout concorde à ce que les parents fassent, trop souvent, amende honorable. Nicole Prieur remet les pendules à l’heure.

Psychologies : Les parents d’aujourd’hui s’excusent-ils trop auprès de leurs enfants ?

Nicole Prieur : Ceux que je reçois se justifient et s’excusent en effet beaucoup. Je crois que cela vient en partie de la psychologisation de la parentalité – l’idée que les parents doivent être guidés, accompagnés. C’est en partie juste, mais cela a aussi pour effet pervers de les infantiliser. Ils perdent leur bon sens, leur créativité et craignent de ne jamais être à la hauteur. Même l’idée d’être, selon les mots de Donald W. Winnicott, un parent « suffisamment bon », c’est une norme à atteindre ! Est-on assez « suffisamment bon » ? Plus les parents ont des clés de compréhension, plus ils s’inquiètent et culpabilisent de ne pas être comme il faudrait. J’en vois ainsi se tourmenter que leur enfant ne fasse pas assez « son œdipe ». Dans les médias, dans les livres, dans le regard des autres parents, ils lisent en permanence des « peut mieux faire »

Pourquoi les parents doutent-ils autant d’eux-mêmes ?

N.P. : Parce qu’il existe tant de modèles parentaux différents qu’ils ne savent plus sur lequel s’appuyer. Non seulement il y a moins de transmission de génération à génération, mais, d’un enfant à l’autre, les parents n’ont parfois pas les mêmes informations ! À la maternité, par exemple, une mère s’entend dire qu’allaiter n’est pas nécessaire. Et, cinq ans plus tard, lors de la naissance de son deuxième enfant, la même équipe lui fait comprendre que, si elle n’allaite pas, elle n’est pas une bonne mère. Ils doivent donc en permanence s’inventer en tant que parents. Dans un contexte sociétal précaire sur le plan professionnel, amoureux, ils doivent être solides pour se faire confiance ! Surtout que, de leur côté, les enfants ne laissent rien passer. (...)

Retrouvez l'article dans son intégralité sur psychologies.com, ici.

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